Les CLD

Le jour venait de se lever. Le soleil brillait au loin et il n’y avait pas de nuages à l’horizon. Je marchais paisiblement vers le château, où se trouvaient mes compagnons d’armes et toute la peuplade avoisinante.

Pendant une très longue période, j’étais parti en mission dans des montagnes enneigées, réputées dangereuses, qui m’avait été confiée par le roi et la reine. Cependant, je ne pouvais pas savoir à quel point cette mission m’épuiserait, d’une part parce que j’avais combattu contre des hordes de bandits, mais aussi parce que j’avais longuement marché dans le froid. J’en revenais seulement maintenant, alors que je pensais en revenir bien plus tôt.

Néanmoins, j’étais assez fier de moi, car je ne revenais pas les mains vides, mais avec un gros sac sur mon dos, rempli de trésors en tout genre. De quoi pouvoir acheter de nombreux objets à l’ensemble du royaume. Ce n’était que le début, car je n’avais pas pu tout prendre, dans ce qui était une immense grotte, où se trouvaient les bandits que j’avais combattu et vaincu, mais aussi un gisement d’or impressionnant qui pourrait faire vivre le royaume convenablement pendant des décennies.

A mon arrivée, les gardes m’ouvrirent la grande porte qui menait sur le royaume, comme s’ils avaient senti mon arrivée sans aucune crainte à mon égard et, quelques instants plus tard, de nombreuses personnes arrivèrent par curiosité, me regardèrent et me saluèrent de la main. J’étais enfin content de rentrer chez moi et me dirigeait vers le palais.

Je m’approchais de plus en plus de cet imposant château qui dominait tout le royaume, situé en haut d’une montagne, où se trouvaient mes camarades qui devaient sans aucun doute m’attendre avec impatience. Il était tellement bien situé sur cette montagne et avaient tellement de fenêtres que les rayons du soleil éblouissaient toute la région et jusqu’à nos territoires les plus reculés, d’où le nom de notre ordre, les Chevaliers de la Lumière Divine.

J’arrivais enfin aux portes de celui-ci et j’y entrais comme si de rien n’était. Des personnes arrivèrent à mon entrée. Le Comte Meruemu fut le premier à venir à ma rencontre pour me saluer et parler avec moi. Sa longue cape noire, comme à son habitude, recouvrait l’ensemble de son corps et il était difficile d’apercevoir son visage. Son épée et son bouclier bien cachés dans son dos, le faisait ressembler à un voleur, mais ce n’en était pas un. Il était tout simplement chevalier avec des goûts bien particuliers. Je lui racontais ma mission. Il fut bien surpris de voir ce que je rapportais et encore plus quand je lui annonça la bonne nouvelle sur le trésor de la mine des bandits.

Nous commencions à marcher et je voyais de jeunes disciples s’entraîner dans la cour principale du château. Deux groupes étaient formés, l’un avec le Grand Prince Shorgun et l’autre dirigé par la Princesse Vermifuge. Shorgun, admirable chevalier, puissant et courageux, qui était prêt à protéger le royaume, et qui entraîne chaque jour ces disciples à devenir plus fort. Et Vermifuge, princesse au grand cœur, courageuse, belle et loyale envers son peuple, qui a appris à se faire connaître dans toutes les régions, tant par sa ténacité face à ses ennemis, mais aussi par ses admirables écrits lus par tout le pays. Je voyais de nouvelles recrues dans les groupes formés. Ils étaient tous très motivés à devenir plus forts et ça se voyait dans leur regard. Ils étaient très bien partis pour être de véritables chevaliers et seraient sans doute intégrés dans nos armées.

Une femme s’arrêta soudain de s’entraîner et vint à ma rencontre. Une très belle femme, dans une ravissante armure, qui est connue pour ces magnifiques poèmes, qui sont entreposés dans la bibliothèque de la citadelle et lus par des chevaliers d’autres contrées. Elle me serra dans ses bras, m’embrassa et retourna dans la formation s’entraîner. Shorgun était en colère contre elle mais ne pouvait pas y faire grand chose. Il en souriait lui-même.

Je parcourais les grands jardins accompagné du Comte Meruemu et nous discutions de tout et de rien, quand soudain, Ellyss arrivât en courant derrière nous et grimpa sur le dos de son frère. Ils tombèrent au sol. J’en rigolais de voir de tels choses se produire encore. Je ne pensais pas qu’Ellyss ferait encore ça à son âge et surtout à son frère alors que tout le monde le regardait. Il était encore bien téméraire pour son âge et je pensais qu’un jour, il serait aussi fort que son frère, peut-être même plus fort, qui sait ? Il s’était amélioré depuis la dernière fois et était sans doute bien plus fort qu’avant. Ellyss avait bien grandi depuis mon départ et je n’avais pu que le remarquer quand je le vis.

Nous rencontrions au fur et à mesure des personnes que je connaissais bien. Kariac avec son disciple, Taubi le preux. Kariac était encore bien plus fort que la dernière fois, maître d’arme connaissant toutes les ficelles de la guerre. Il portait encore son armure massive et ses armes bien affûtées et Taubi le preux … Taubi … je ne le reconnaissais plus … il avait bien changé et avait bien grandi. Physiquement, ce n’était plus le même du tout, car il était plus charismatique mais aussi avait changé ses anciens vêtements par de nouveaux bien plus beaux. C’était devenu un beau prince et Kariac … un sage dans la maîtrise des armes.

Avec mon ami Meruemu, nous arpentions le château et je trouvais que son intérieur avait bien changé depuis tout ce temps. De nouvelles fenêtres, de nouvelles gravures et tapisseries sur les murs, de nouveaux édifices, sculptures … J’étais quand même parti depuis quelques mois déjà. Je trouvais encore Messire Bestarius aux caisses du château accompagné du Grand Prince Mystic Warrior, en train de compter et recompter les pièces pour mieux les utiliser et pour que la vie de la forteresse et du peuple soit meilleure.

Nous reprenions le chemin des escaliers pour aller voir le roi Dodaligato et la reine Celebkerrian. Je trouvais qu’il y avait encore plus d’activité dans le château et que celui-ci avait encore été agrandi. Plus je m’approchais de la salle du trône et plus je trouvais que c’était magnifique et lumineux. Cette lumière … elle était si douce … je n’avais plus connu cela depuis un moment … ça me redonnait le moral et la forme.

J’arrivais avec Meruemu devant la salle du trône où deux chevaliers la gardait et l’ouvrirent à notre arrivée. J’entrais doucement et m’approchais des deux personnes installées sur les assises royales. Je commençai à me prosterner devant ces figures emblématiques qui n’étaient autre que le roi et la reine de notre ordre. Je me relevais et racontais les bonnes nouvelles que je leur apportais. Ils étaient fiers de moi et de ma mission qui avait été accomplie avec succès. Le bien-être du royaume allait encore devenir bien meilleur pour tous.

La fin de journée fut admirablement bien pour moi. Je pus discuter de nouveaux avec mes amis, ainsi que m’entraîner avec eux pour voir mes progrès et les leurs. Je testais mes pouvoirs de dragon que j’avais amélioré. J’avais pris le temps, avant de revenir, d’aller m’entraîner avec un sage qui connaissait les dragons et m’enseigna beaucoup de choses sur eux. Grâce à lui, je réussis à m’améliorer nettement.

J’eus la chance de regarder la Princesse Vermifuge enseigner l’art de l’orthographe et de la grammaire, la Princesse Debby apprendre ses cours de langage et de poésie, ainsi que la reine Celebkerrian qui enseignait l’art de la courtoisie et du savoir-être aux jeunes enfants pour qu’ils ou elles deviennent des princes ou des princesses de renom dans les prochaines années. Les cours de mathématiques étaient tenus par Messire Bestarius et les cours de stratégie militaire par le Grand Prince Kariac. Quant au Grand Prince Shorgun, lui enseignait la maîtrise des armes aux disciples. Il avait remplacé le Grand Prince Kariac depuis quelques temps déjà et tenait son rôle bien à cœur.

Je voyais que tout se passait très bien dans le château et j’apprenais que peu de guerres s’étaient produites dernièrement. Nos récoltes étaient encore meilleures d’années en années, de nombreux chevaliers errants rejoignaient notre bannière, de nouvelles armes étaient arrivées pour le plus grand plaisir de nos combattants et de notre roi. Des chevaliers extérieurs arrivaient chaque jour pour boire un coup dans la grande taverne du royaume. Des matchs amicaux s’y déroulaient avec des récompenses pour les vainqueurs. Nous nous faisions connaître et ça faisait plaisir à voir.

Le soir même, un grand banquet fut préparé comme chaque soir. Je ressortais de mon armoire mes plus beaux vêtements princiers. Au moment où je rejoignais la grande salle, une personne me stoppa. Une femme … magnifique !!! J’en avais le souffle coupé. La Princesse Debby était devant moi avec un grand sourire. Sa coiffure était splendide. Elle portait une charmante robe blanche, de somptueux bijoux, de magnifique bottines de la même couleur que sa robe ainsi que le magnifique collier en or que je lui avais offert le jour de nos fiançailles. J’étais subjugué par son charme et je ne pouvais que l’aimer.

Nous allâmes vers la grande salle, main dans la main, nous dévorant mutuellement du regard, en marchant tranquillement et nous nous y installâmes l’un à côté de l’autre. De bons plats étaient disposés devant nous et je ne pus m’empêcher d’en reprendre plusieurs fois, en raison d’une faim insurmontable qui m’était apparue en voyant ce banquet. Tout le monde me regardait et rigolait gentiment de me voir manger autant.

Une fête fut organisée après le repas et nous dansâmes pendant un très long moment. Nous nous amusions formidablement bien et chantions tous ensemble. Je me rappellerai toute ma vie de cette fête.

Il se faisait tard et j’étais fatigué. Je saluai mes compagnons et l’ensemble de la cour pour m’absenter et retourner à mes appartements. La Princesse Debby m’accompagna et nous nous endormîmes ensemble. Je fus pleinement heureux de passer la nuit avec elle et une bonne partie de la journée. Enfin, je dormais dans un lit confortable et non à même le sol. J’étais encore plus content que ce soit avec Debby.

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